Réduction des pesticides dans les eaux, en priorité pour l'usage eau potable

Selon le dernier rapport sur l’état des eaux, les pesticides, et notamment les herbicides, sont une des premières causes de dégradation de la qualité des milieux aquatiques dans les bassins Rhône-Méditerranée et Corse. Ils mettent aussi en danger la ressource destinée à l’eau potable. Engager rapidement des changements de pratiques conséquents en faveur de solutions alternatives sans pesticide est impératif. Agriculteurs, collectivités, gestionnaires d’infrastructures et particuliers sont concernés.

L’ÉTAT SE MOBILISE POUR RÉDUIRE L’USAGE DES PESTICIDES

Le ministère de l'Agriculture avec le plan Ecophyto mis en place suite au Grenelle de l’environnement, enrichi progressivement dans ses versions Ecophyto 2, Ecophyto 2+, et Ecophyto 2030 a pour ambition de diminuer le recours aux produits phytosanitaires.

Le programme « Ambition bio 2027 » du ministère de l’Agriculture vise notamment à atteindre 18 % de surfaces agricoles cultivées en agriculture biologique à l’horizon 2027 et le développement de la consommation de produits biologiques.

Avec la sortie du plan eau en 2023, l’Etat renforce ses ambitions sur le volet de la préservation de la qualité de l’eau sur les aires d’alimentation de captage en s’engageant à y favoriser l’installation de nouveaux agriculteurs en agriculture biologique ou dans une démarche agroécologique (action 24) et en travaillant à une approche centrée sur l’adaptation des usages de pesticides au regard des forts enjeux de santé/environnement (actions 25 et 26)...

UN ENJEU FORT POUR LE BASSIN RHÔNE-MÉDITERRANÉE

La mauvaise qualité physique de nos rivières et la pollution par les pesticides sont les deux premières causes de dégradation de l’état des eaux sur le bassin.

55%des produits de synthèse identifiés en 2021 dans les eaux sont des pesticides, soit 280 substances différentes 

36masses d'eau en état médiocre dont 31 par le dépassement de la limite de concentration en pesticides 

281

captages d’eau potable prioritaires pour la mise en place de programmes d’action vis-à-vis des pollutions diffuses (nitrates et pesticides) 

Pour atteindre le bon état des rivières, des nappes et des plans d’eau, le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) préconise :

  • d’encourager les filières économiques favorisant les techniques de production pas ou peu polluantes ;
  • de favoriser l’adoption de pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement en mobilisant les acteurs et outils financiers ;
  • d'instaurer une réglementation locale concernant l’utilisation des pesticides sur les secteurs à enjeux ;
  • d'engager des actions en zones non-agricoles ;
  • de réduire les flux de pollutions par les pesticides à la mer Méditerranée et aux milieux lagunaires.

tournesol et abeille (photo)Photo : Tournesol et abeille ©razorconcept

vegetation urbaine (photo)Photo : Végétation urbaine ©Nancy Yana

desherbeur thermique (photo)

Photo : Désherbeur thermique © Marc Chatelain Bios 

LES MOYENS MIS EN ŒUVRE PAR L’AGENCE DE L’EAU

Les pesticides sont utilisés en large majorité par les agriculteurs (90 % des utilisations).

Une redevance pour limiter les ventes de pesticides

Cette redevance vise à limiter l’usage des produits phytopharmaceutiques. Elle s’applique à tous les produits vendus. Le montant est plus élevé pour les pesticides les plus toxiques.

Des aides

L’agence de l’eau accompagne sur l’ensemble des territoires les principaux utilisateurs de pesticides que sont les agriculteurs dans leurs démarches de réduction.