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> jeudi 22 janvier 2015
Les villes du futur: zones humides, fermes verticales et réseaux intelligents
Cette semaine, Arte a diffusé trois documentaires sur ce que pourrait être la ville de demain. Entre les "smart cities", villes ultra connectées, et les fermes verticales qui prônent un retour à une agriculture urbaine, découvrez les projets en cours ou futurs en matière "d'urbanisme durable".
Trois documentaires, trois spécificités:
Les nouvelles villes
En Corée du Sud (Songdo), en Chine (Tianjin Eco-City), en Arabie saoudite (King Abdullah Economic City)… des cités futuristes créées de toute pièce sortent de terre. Des prototypes de villes vertes et hyper-connectées, bardées de technologies numériques et d’équipements écologiques.
Les nouvelles villes, créées en partant de zéro, sont conçues comme des cités écologiques, respectueuses de l’environnement, optimisant et protégeant les ressources et qui accordent une grande place aux espaces verts. Des villes moins énergivores, consommant 30% de ressources en moins que Paris ou Londres. Des villes où tous les réseaux sont pensés dès l’origine et entièrement gérées par ordinateur. C’est là que les spécialistes des nouvelles technologies expérimentent, sur une ardoise vierge et grandeur nature, leurs dernières innovations pour optimiser les réseaux urbains (énergie, transports, etc.) et limiter l’utilisation des ressources naturelles.
Les villes intelligentes
Optimiser les réseaux d’énergie, de transport en commun, fluidifier les déplacements des piétons ou des voitures… la technologie numérique se propose comme la réponse au défi démographique auquel doivent répondre les grandes villes historiques. À partir d’exemples précis – de la modélisation des croisements de piétons du carrefour d’Oxford Circus, à Londres, à la numérisation globale de la vie des citadins dans un district de Shanghai, Les Villes intelligentes brosse, avec humour, le portrait de ces villes régulées par des algorithmes, tels des mécaniques précises à la recherche de leur fonctionnement optimal.
Des économistes renommés, tels que Jeremy Rifkin, auteur de La Troisième révolution industrielle et des urbanistes contestataires, comme le new-yorkais Adam Greenfield, s’affrontent pour imaginer cette nouvelle urbanité. Que nous promet cette gestion informatique de notre vie collective ? Car les données recueillies par tous les capteurs urbains sont comme les empreintes numériques de la vie des citadins. Si elles permettent de fluidifier tous les secteurs de la vie urbaine, elles font également planer la menace d’une société épiée de toute part, des villes entièrement gérées par un cerveau central. Sur un ton volontiers ironique, Les Villes intelligentes dégage une question politique sous-jacente : les nouvelles technologies qui s’implantent dans les villes augurent-elles d’une interaction plus grande entre les citadins et leur lieu de vie ou annoncent-elles, au contraire, un pouvoir ultra-centralisé ?
Les fermes verticales
En Europe comme en Amérique du Nord ou en Asie, l’agriculture urbaine cherche à rapprocher les lieux de production des lieux de consommation mais ses résultats restent limités. Pour transformer en profondeur les mégapoles d’aujourd’hui, certains vont beaucoup plus loin.
Inventé au début des années 2000 à l’Université Columbia de New York par Dickson Despommier, le concept de « ferme verticale » rencontre partout dans le monde un succès croissant. A Singapour, à Chicago, à Shanghai comme en Europe, on cherche à présent à donner corps au rêve de son inventeur. Aucun de ces gratte-ciel agricole n'est encore sorti de terre mais toutes les technologies sont d'ores et déjà disponibles ; en poussant les portes de ce grand projet virtuel, le film nous emmène à la rencontre des innovateurs d’aujourd’hui qui préparent la ferme urbaine de demain. Sur les toits de Montréal et New-York, une nouvelle génération d’« ageekculteurs » mêle agriculture et nouvelles technologies pour produire en pleine ville des légumes frais, sains et sans pesticides ; à Singapour, on économise la ressource la plus rare des villes – l’espace – en érigeant des tours agricoles de 10 mètres de haut et, en Hollande, des diodes électroluminescentes (LED) dernier cri pour remplacer les rayons du soleil en hiver.