Réduire les pollutions

Dégradation de la qualité de l’eau potable, perturbation de l’équilibre de fonctionnement des rivières, appauvrissement de leur biodiversité, la pollution de nos rivières et de nos nappes d’eau souterraine est un enjeu sanitaire, écologique mais aussi économique. Elle impose parfois des traitements onéreux supplémentaires pour rendre l’eau potable ; elle nous prive aussi du bon fonctionnement de nos écosystèmes et de l’ensemble des services gratuits qu’ils nous rendent (lieux touristiques, lieux de détente et de loisirs, épurateurs d’eau, réservoir de biodiversité).

Une nette amélioration de l’état des eaux

La pollution organique (DBO5 et NH4+) a beaucoup chuté sur le bassin Rhône-Méditerranée : en moyenne, la pollution a été divisée par 5 pour la DBO5 et par 20 pour l’ammonium au cours des 30 dernières années (entre 1990 et 2020). 

La pollution en phosphore a été divisée par 10 en 30 ans.

Ces bons résultats sont à mettre au crédit des acteurs locaux qui ont investi massivement dans les ouvrages d’épuration des eaux. L’interdiction des phosphates dans les détergents textiles ménagers en 2007 a contribué également à la réduction du phosphore.

Cela dit, en 2021 seulement 48 % des eaux de surface sont en bon état écologique. Il reste encore beaucoup à faire pour atteindre l’objectif fixé pour 2027 de 67 % des eaux de surface en bon état écologique.

Les eaux souterraines sont en 2021 en bon état chimique à 85 %, et l’objectif à atteindre en 2027 est de 88 %.

 

 

 

STEP de l'Arbresle (69 - photo)

Photo : station d'épuration de l'Arbresle ©Valérie Santini

Des axes d’action prioritaires

Dans le domaine de l’assainissement : mieux gérer les eaux pluviales

Après la remise aux normes du parc de station d’épuration, la priorité de l’assainissement est la gestion des eaux pluviales. L’agence de l’eau incite les collectivités à favoriser la rétention à la source et l’infiltration pour limiter les ruissellements des eaux de pluie qui se charge en polluants. Ce type d’actions est à bénéfices multiples : limitation des pollutions mais aussi du risque d’inondation lié au ruissellement, retour de la nature en ville et lutte contre la chaleur urbaine.

Renforcer la lutte contre les pollutions toxiques, dont les pesticides

Les progrès importants réalisés depuis 2010 en termes de connaissance dans l’identification et la quantification des émissions industrielles et issues des stations d’épuration ont permis de cibler les actions sur les principales sources de rejets identifiées. Ainsi, suite aux actions déjà menées notamment par les industriels, on a pu observer que la contamination des cours d’eau par les métaux a été divisée par 6 en 10 ans. De même, on observe une diminution de l'impact toxique moyen envers le milieu des pesticides (impact divisé par 3 depuis 2008). Cette baisse est due à l’évolution de la réglementation qui retire progressivement du marché les substances les plus toxiques. En revanche, les quantités de pesticides vendues sur le bassin Rhône Méditerranée et de Corse ne montrent pas de tendance significative à la baisse et sur les masses d’eau en état médiocre 86 % le sont à cause de concentrations en pesticides supérieures aux normes requises dans les eaux brutes destinées à l’alimentation humaine (source : état des eaux 2022), sur les micropolluants organiques, après avoir observé une forte baisse de la contamination sur la période 2008-2017, la tendance s’est inversée pour atteindre une contamination supérieure à celle connue jusqu’alors. Cette augmentation ne traduit pas une dégradation à proprement parler, mais est liée à une meilleure connaissance des micropolluants présents dans les milieux aquatiques (abaissement des limites de quantifications des laboratoires, prise en compte de nouvelles molécules...).

Dorénavant, pour répondre efficacement au défi que représente la réduction des rejets de substances dangereuses dans les milieux aquatiques, il est nécessaire à la fois de se doter d’une vision territoriale des enjeux et objectifs sur le moyen et long terme, d’agir sans délai sur les secteurs les plus pollués ou les plus contributeurs aux flux observés et de développer des démarches intégrées permettant une meilleure évaluation du niveau d’imprégnation des milieux et des risques pour les écosystèmes et la santé humaine.