« L’agence est engagée depuis plusieurs années dans une dynamique positive de reconquête de la mer, indique Nicolas Mourlon, directeur général de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. Mais nous ne minimisons pas les défis à venir, notamment les conséquences du changement climatique qui se font déjà sentir. Notre nouveau programme d'intervention affiche des ambitions renforcées pour la vie marine avec la possibilité d’accompagner les projets à des taux allant jusqu’à 80 % d’aides. La réussite de cette reconquête nécessite la mobilisation de tous. Élus, services de l'État, gestionnaires du littoral, usagers de la mer, acteurs économiques... chacun a un rôle essentiel à jouer. »
ZOOM sur l’herbier de Posidonie, un habitat côtier qui affiche une bonne vitalité pour les ¾ des surfaces
Une meilleure qualité de l’eau et la régulation règlementaire des pressions, en particulier celle exercée par le mouillage des grands navires, ont permis d’améliorer l’état de santé des herbiers de Posidonie. En 2024, du fait du renforcement de la règlementation notamment, le nombre de mouillages des navires de plus 24 mètres sur l’herbier a baissé de 93 % par rapport à 2022.
Les résultats sont déjà visibles : l’herbier repousse notamment dans des secteurs proches des zones de rejets urbains, preuve des progrès en matière de traitement des eaux usées, comme à Marseille où 9 400 taches de recolonisation spontanée de Posidonie ont été recensées. Au total, cela représente 276 ha recolonisés de façon naturelle sur l’ensemble de la façade littorale pour 116 zones concernées. En complément de la règlementation, l’agence de l’eau soutient l’installation de zones de mouillage et d’équipements légers (ZMEL) afin d’aider les bateaux à s’amarrer sans abimer la Posidonie
Pour aller plus loin et impulser une restauration active des herbiers, l’agence de l’eau finance depuis 2019 des programmes de repiquage tels que REPIC (REstaurer la Posidonie Impactée par l’anCrage) ou PRIME (Posidonia Restoration Initiative for a resilient Méditerranean Ecosystem) qui visent à transplanter des fragments de Posidonie sur des sites abimés désormais protégés par la réglementation. Sur l’ensemble de la façade méditerranéenne française, on estime que 100 hectares de surface sont propices à la restauration par transplantation d’herbiers.
Ces actions de restauration ont des résultats : les 3/4 des surfaces de Posidonie affichent aujourd’hui une bonne vitalité à l’échelle du littoral. Les zones où la qualité des herbiers est très bonne se situent entre les caps de l’Estérel et de Brégançon, ainsi que le cap est et la plaine orientale en Corse. Les zones dégradées concernent tout l’ouest de Fos-sur-Mer, hormis la côte des Albères, la zone entre Fréjus et Sainte-Maxime, celle entre Antibes et Menton et le littoral bastiais.