Qualité de l’eau, poissons, baignade : les rivières françaises à la loupe
Grâce à l’application « Qualité Rivière », il est possible de connaître l’état de santé des cours d’eau, proches de chez soi ou sur l’ensemble du territoire national. Depuis le bord de l’eau en activant la géolocalisation, ou en saisissant un code postal ou le nom d’une commune, une carte interactive s’affiche et indique, par un code couleur simple, le niveau de qualité de la rivière sélectionnée. Par exemple : « Très bon état » (couleur bleu) pour la Garonne au Plan d'Arem (Haute-Garonne) ou le Rabodeau à Moyenmoutier (Vosges), « Bon état » (couleur vert) pour La Corrèze en aval de l'agglomération de Tulle (Corrèze) ou la Loire à Goudet (Haute-Loire), « État moyen » (couleur jaune) pour la Dordogne à Carennac (Lot) ou l'Hérault à Brissac (Hérault).
Le pictogramme « poisson » indique les espèces que l’on peut rencontrer dans les rivières. On peut savoir que le goujon nage dans le Var, l’anguille d’Europe dans le Doubs, ou le brochet dans la Vienne.
Enfin, pour trouver un lieu de baignade idéal, un pictogramme « baignade » signale la localisation des sites autorisés et suivis. Ces données sur la qualité sanitaire des eaux de baignade sont issues du ministère de la Santé.
L’application, accessible à tous les publics, est également un outil pédagogique destiné à informer et à sensibiliser aux enjeux liés à l’eau et aux milieux aquatiques. Elle propose des actualités sur les actions menées sur les territoires pour prendre soin des rivières avec le soutien des agences de l’eau, ainsi qu’un quiz ludique pour tester ses connaissances et découvrir les bons comportements à adopter afin de préserver les rivières.
Des microalgues aux polluants : une surveillance complète de la qualité des eaux
La qualité écologique de l’eau des rivières est évaluée à partir de 11 paramètres harmonisés au niveau européen, qui reflètent l’état de santé des cours d’eau. Parmi ces indicateurs figurent notamment :
- Les diatomées, des microalgues sensibles à la pollution : leur présence renseigne sur la qualité de l'eau ;
- Les nutriments, tels que l'azote et le phosphore, dont la présence excessive favorise la prolifération d'algues susceptibles de déséquilibrer les écosystèmes aquatiques ;
- La température de l'eau, un paramètre déterminant pour la vie aquatique : plus elle augmente, moins l’eau contient d’oxygène, élément essentiel pour les organismes vivants.
Des données issues de 12 000 stations en France
Les analyses disponibles dans l’application sont réalisées sous la responsabilité des agences de l'eau, dans le cadre du Schéma national des données sur l'eau, conformément à la directive cadre européenne sur l’eau. Elles reposent sur les données collectées par les agences de l’eau entre 2019 et 2024 grâce à un réseau de 12 000 stations de surveillance réparties sur le territoire national. Certaines de ces données sont produites par des partenaires des agences de l’eau, tels que l’Office français de la biodiversité (pour le suivi des poissons), les structures de gestion des milieux aquatiques ou encore les fédérations de pêche.
Chaque année, ce dispositif permet de recueillir plus de 16,5 millions de données sur l’état des milieux aquatiques. Ces informations sont accessibles via le portail national sur l’eau : https://www.eaufrance.fr/ ou https://naiades.eaufrance.fr/, pour les données physicochimiques et biologiques des cours d’eau.
Toutes les rivières ne font pas l’objet d’un suivi direct. Pour celles ne disposant pas de données de surveillance, l’état écologique est estimé par modélisation, en tenant compte des impacts des activités humaines sur les milieux aquatiques.