La « station innovante » de traitement des eaux usées

L‘une des voies d’adaptation aux effets du changement climatique est la « station innovante » de traitement des eaux usées. Elle permet par exemple la production d’énergie (récupération des calories sur effluents, production de biogaz), la valorisation de la matière (phosphore, azote, cellulose), la réutilisation des eaux usées traitées pour d’autres usages (comme l’irrigation de cultures ou l’arrosage des espaces verts). Elle s’inscrit ainsi pleinement dans l’ère de l’économie circulaire.

L’agence de l’eau Rhône Méditerranée soutient la « station innovante » que ce soient des dispositifs ou des technologies éprouvées sur des stations en taille réelle ou que ce soient des projets de recherche, développement et innovation.

Ce processus vertueux répond aux enjeux du changement climatique et de la rareté de la ressource en donnant une 2ème vie aux eaux usées. Il propose aussi une solution pour pallier la rareté des ressources énergétiques.

Plus encore, en récupérant l’azote et le phosphore des eaux usées, la station d’épuration offre une alternative à l’épuisement des ressources minières, dans une recherche de réduction de l’empreinte écologique des activités humaines. 

L’innovation technique permet aussi de maîtriser les coûts de fonctionnement des nouvelles stations : moins consommatrices en énergie et en réactifs, plus performantes, elles deviennent aussi plus rentables.

Photo : Méthaniseurs de la station de traitement des eaux usées de Dijon.

2 TWhc’est le potentiel de biométhane pouvant être produit à partir des boues d'épuration soit l'équivalent des besoins de 500 000 foyers.

 

20%

des besoins nationaux en phosphore pourraient être couverts avec celui issu des stations d’épuration.

Visualisez le film d'animation "La station d'épuration : elle est pleine de ressources", réalisé par l'agence de l'eau (2016).

 

 

 

 

L’accompagnement des projets de recherche, développement et innovation s’articule autour de 4 orientations techniques :

Une station de plus en plus performante :

L’enjeu est ici d’assurer la protection des milieux aquatiques par un traitement plus performant, le traitement des micropolluants, la gestion des micro et nanoplastiques, une meilleure gestion du temps de pluie...   

Une station qui produit de l’énergie

L’objectif est ici d’utiliser les ressources de l’eau usée pour produire de l’énergie. Cela concerne par exemple les installations de méthanisation des boues et leur optimisation.

Une station pour récupérer les ressources

L’eau usée contient des nutriments ou des substances qui peuvent être extraites et valorisées. L’objectif est ici le développement de nouvelles solutions pour récupérer des ressources et développer ensuite des filières de valorisation.

Une station de plus en plus intelligente

L’axe de développement est ici une meilleure utilisation des données bancarisées par les centrales d’acquisition des stations tout en favorisant le développement des capteurs répondant aux nouvelles contraintes de pilotage avec un objectif de valorisation tels que les capteurs low-tech, biocapteurs, bioessais...

 

Les liens ci-dessous permettent de consulter les différents projets réalisés avec le soutien de l’agence de l’eau. La plupart des livrables sont disponibles sur le site : https://www.documentation.eauetbiodiversite.fr/

 

D’autres projets sont actuellement en cours couvrant les thématiques suivantes :

-      Evaluation des technologies de désintégration des boues avant alimentation du digesteur afin d’optimiser la production de biogaz dans l’ouvrage ;

-      Conception et évaluation de capteurs bas coût pour les stations de traitement des eaux usées et la gestion des eaux pluviales ;

-      Conception d’une filière de récupération des métaux implantée au niveau des rejets de stations d’épuration ;

-      Développement d’une démarche d’accompagnement à l’implémentation des barrières dans des projets de REUT existants ou en développement ;

-      Expérimenter la possibilité de produire des engrais azotés et phosphatés à partir de digestats de boues urbaines d'une part et, d'autre part, d'urines humaines, collectées séparément.