L’état des eaux est resté stable entre les 2 évaluations réalisées en 2009 et 2015. La proportion de 38% des eaux superficielles en très bon état témoigne d’une qualité de l’eau bien supérieure à la moyenne nationale qui est de moins de 1% en 2015.
Ces bons résultats sont à mettre à l’actif d’une politique volontariste de mise aux normes des équipements d’assainissement fortement soutenue par l’agence de l’eau et les autres partenaires institutionnels (Département, Etat et Collectivité Territoriale de Corse).
Des milieux sensibles à préserver
Toutes les lagunes littorales sont dégradées. L’état écologique est mauvais pour l’étang de Biguglia, médiocre pour les étangs de Palu et d’Urbino et moyen pour l’étang de Diana. Le bon état chimique n’est pas atteint en raison de la présence de pesticides issus des activités agricoles.
10% des eaux littorales corses sont seulement dans un état moyen notamment au regard de l’altération des habitats, dont l’herbier de posidonies. Si l’herbier est globalement en bonne santé, cet habitat, dont le rôle écologique est majeur, est sensible aux pressions qui s’exercent sur le littoral et plus particulièrement aux mouillages forains et aux usages maritimes (pêche, tourisme balnéaire…).
Quant aux eaux de baignade, elles sont conformes à la directive européenne sur les eaux de baignade (données ARS). Cependant les baignades en eau douce peuvent être affectées ponctuellement par des rejets polluants par temps de pluie.
Les principales causes de dégradation des eaux en Corse : les pollutions domestiques, les dégradations physiques des rivières et les prélèvements d’eau
Les objectifs de bon état fixés par le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage) pour la période 2016-2021 sont de passer de 82% à 98% de masses d’eau superficielle en bon état ou bon potentiel écologique, et de 93% à 100% de masses d’eau souterraine en bon état quantitatif. Les actions doivent être poursuivies pour atteindre ces objectifs.
Entre 2009 et 2015, le volume de la pollution domestique traitée avec les équipements mis en conformité a progressé pour atteindre un taux de traitement de plus de 90 % en 2015. Des améliorations ont été apportées aux grandes stations du littoral. L’effort doit maintenant porter sur la performance des petites stations. Une centaine de stations d’épuration reste à mettre aux normes. La pollution ponctuelle par temps de pluie doit également être mieux maîtrisée pour éviter les fermetures de sites de baignade et réduire les apports polluants aux lagunes.
Les ouvrages transversaux (seuils, barrages) installés sur les cours d’eau peuvent bloquer la circulation des poissons mais aussi le transit sédimentaire. Ce cloisonnement des cours d’eau affecte le cycle de vie des poissons, et leurs capacités d’adaptation au changement climatique. En Corse, 30 ouvrages font encore obstacle à la continuité écologique des rivières.
Les dégradations physiques se situent principalement sur la partie littorale des cours d’eau ainsi qu’à l’aval des grands barrages. La modification des tracés est essentiellement liée à l’urbanisation et à la présence de merlons ou remblais qui restreignent le lit des cours d’eau, ainsi qu’à une dégradation ou une absence de végétation sur les berges.
Depuis 10 ans, les moyennes interannuelles des débits des cours d’eau sont en baisse. L’évolution du climat - température en hausse, moindre enneigement, étés plus secs - va accentuer la fragilité de certains cours d’eau qui souffrent déjà parfois d’un excès de prélèvement d’eau. Plusieurs d’entre eux (Luri, Golo, Erco, Baracci, Reginu…) nécessitent des actions en particulier d’économie sur les prélèvements, pour assurer un débit suffisant.