La restauration du fonctionnement naturel des cours d'eau

Construction de digues, seuils en rivières, enrochements des berges, coupure de méandres… les aménagements sur les rivières perturbent leur fonctionnement naturel. C’est une des premières causes de la dégradation de la qualité des eaux et de perte de biodiversité aquatique. Restaurer le fonctionnement naturel des cours d’eau contribue à retrouver des eaux de qualité. C’est aussi améliorer leur résilience au changement climatique et jouer la carte de l’attractivité des territoires autour de la rivière qui redevient un espace naturel de vie et de loisirs.

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des cours d’eau du bassin Rhône-Méditerranée n’atteignent pas le bon état écologique du fait des aménagements réalisés.

1000ouvrages (seuils ou barrages) prioritaires à traiter sur les rivières du bassin Rhône-Méditerranée.

1/2rivières du bassin Rhône-Méditerranée est impactée par un problème de continuité.

COMMENT RESTAURER LES COURS D'EAU ?

Retrouver leur caractère naturel  et leur espace de bon fonctionnement (EBF)

  • La restauration de la forme des berges et du lit, du transit sédimentaire est un levier puissant pour réguler les érosions, les étiages et les crues grâce à leurs milieux annexes.

  • Des rivières en bon état, ce sont une meilleure capacité d’autoépuration, une biodiversité favorisée par une plus grande diversité des habitats aquatiques et une meilleure connexion entre ces habitats et des rivières plus à même de faire face au changement climatique.

  • Un cours d'eau qui fonctionne bien est plus résilient face aux perturbations. Il nécessitera moins d'interventions et de coûts pour sa gestion.

  • Identifier et préserver un EBF, c’est définir un espace dans lequel tous ces services rendus seront maintenus et améliorés.

Redonner libre-cours à nos rivières pour laisser circuler poissons et sédiments

  • Un  meilleur transit sédimentaire  permet de limiter certains phénomènes d’érosion et l’effondrement de digues.

  • Favoriser la continuité écologique c’est aussi favoriser la biodiversité. En créant des retenues d’eau calme, en modifiant la forme de la rivière et la qualité de son eau, les seuils et barrages transforment et souvent banalisent les habitats des espèces animales et végétales qui y vivent. Les obstacles à la circulation des espèces contribuent à fragmenter leurs aires de répartition. Isolées, les populations de poissons deviennent plus vulnérables. En augmentant la température de l’eau et en empêchant l’accès des poissons à des zones de refuges, les seuils aggravent les effets du changement climatique. 

Retrouver un fonctionnement hydrologique de la rivière plus naturel

La présence d’ouvrages de stockage ou de prélèvement d’eau peut modifier les débits en aval et altérer le bon fonctionnement des milieux. Améliorer la gestion hydrologique peut consister à :

  • laisser plus d’eau à la rivière qu’exigé par la réglementation pour favoriser la vie biologique,
  • délivrer des débits qui permettent d’améliorer le transport solide de la rivière,
  • éviter les variations de niveau d’eau néfastes pour la vie piscicole.

Les solutions

  • Restaurer la morphologie des rivières, restaurer la ripisylve, diversifier les habitats aquatiques, remettre en eau des bras morts et des lônes, remobiliser les sédiments des berges, identifier, préserver et restaurer un espace de bon fonctionnement.

  • Equiper les seuils et barrages de passes à poissons, les araser ou les aménager pour laisser passer les espèces et les sédiments.

  • Gérer l'hydrologie pour améliorer le fonctionnement des milieux : chasses d'eau pour décolmater les matériaux fins au fond du lit et pour remobiliser les sédiments grossiers, réduction des variations rapides de niveau d'eau occasionnées par les barrages hydroélectriques fonctionnant par éclusées, fourniture d'un débit supérieur au débit réservé, etc.

 

Vidéo : redonnons libre-cours à nos rivières ! 

Où intervenir ?

Les cours d’eau où il faut intervenir sont identifiés dans les programmes de mesure des SDAGE. Certains seuils ou barrages, d’une faible hauteur ou en cours de destruction faute d’entretien, ne nécessitent pas d’intervention ; pour les autres, l’objectif est de les rendre franchissables par les poissons et les sédiments.

Avec une priorité aux ouvrages identifiés en annexe du SDAGE Rhône-Méditerranée.

Certains secteurs sont particulièrement stratégiques pour les poissons grands migrateurs : aloses, anguilles, lamproies. La reconquête de leurs axes de migration et la restauration de leurs habitats permettent de préserver ces espèces protégées et vulnérables.

Témoignages

 

Vidéo : Pour quelques méandres (nouvelle fenêtre)

Vidéo : Dans le lit du dragon (nouvelle fenêtre)

LES MOYENS MIS EN ŒUVRE PAR L’AGENCE DE L'EAU

Des taux d’aide incitatifs

Vous avez un projet, l'agence peut vous accompagner. Face à l'enjeu, elle propose des aides financières incitatives pour la restauration de la continuité des rivières et de la morphologie des milieux aquatiques. Elle soutient aussi fortement les opérations menées dans un cadre contractuel.

Des redevances

Définies selon une logique incitative, ces redevances visent à limiter les pratiques susceptibles de modifier le fonctionnement naturel des cours d’eau et leur écosystème.

Des outils pour vous accompagner

  • Des fiches retours d'expériences sur des projets de restauration de la morphologie et de la continuité écologique des cours d'eau sont consultables afin de valoriser les opérations effectuées,
  • Des guides techniques

Guide technique du SDAGE : Délimiter l'espace de bon fonctionnement des cours d'eau - Décembre 2016 - Bassin Rhône-Méditerranée

Éléments de connaissance : Accompagner la politique de restauration physique des cours d'eau - Octobre 2016 - Bassin Rhône-Méditerranée

Guide technique SDAGE : restauration hydromorphologique et territoires, concevoir pour négocier - O.F.6