Protection des aires d’alimentation de captages
La restauration de la qualité des eaux brutes des captages prioritaires à l’échelle de leurs aires d’alimentation (AAC) est une priorité nationale pour assurer une eau potable de qualité et limiter les traitements avant distribution de l’eau.
Des objectifs de restauration de la qualité de l’eau des captages
Une liste de captages « prioritaires » est établie dans chaque département du bassin RMC et est inscrite dans le SDAGE 2022-2027. Elle recense 281 ouvrages d’eau potable devant faire l’objet de programmes de lutte contre les pollutions (nitrates et/ou pesticides) conformément aux exigences européennes (sur environ 13 000 captages d’eau potable que compte le bassin).
Parmi ces 281 captages prioritaires, se trouvent :
- Ceux déjà identifiés dans le SDAGE 2016-2021 pour lesquels l’objectif est de mettre en œuvre les actions ou de les pérenniser,
- 36 captages nouvellement identifiés dans le SDAGE 2022-2027 pour lesquels l’objectif est de délimiter l’AAC, réaliser le diagnostic des pressions et mettre en œuvre le programme d’actions avant fin 2027.
25 captages n’ont pas été repris du SDAGE 2016-2021 car leur qualité a été restaurée durablement.
Comment restaurer la qualité de l’eau aux captages ?
Tous les captages d’eau potable doivent bénéficier d’une procédure réglementaire de protection visant notamment les pollutions ponctuelles et accidentelles :
- délimitation des périmètres de protection des captages (immédiats, rapprochés et éloignés) ;
- réalisation des travaux nécessaires à la protection du captage ;
- création de servitudes sur les usages du sol.
Pour les captages où il faut restaurer la qualité des eaux, cette protection réglementaire doit être complétée par un programme de restauration de la qualité de l’eau à l'échelle plus vaste de l'aire d'alimentation du captage, et adapté aux caractéristiques spécifiques du territoire.
Certaines actions du programme de restauration doivent se faire sur l’ensemble de l’aire d’alimentation du captage, comme supprimer les pollutions ponctuelles par les pesticides, ou les projets de filières à bas niveau d'intrants. D’autres doivent se concentrer sur des parties de l’aire d’alimentation, comme le changement de pratiques agricoles en vue de réduire les pollutions diffuses.
Concrètement, les changements des pratiques agricoles (mesures agro-environnementales, soutien à l'agriculture biologique et/ou la mise en place de filières à bas niveau d'intrants), et la maîtrise foncière sur les terrains les plus à risques, sont les deux principaux moyens utilisés pour restaurer la qualité des eaux brutes.
L’observatoire Eau et Bio du bassin Rhône-Méditerranée a réalisé une série de fiches régionales concernant l’agriculture bio autour des captages prioritaires en eau potable.
Les actions doivent être définies en concertation avec tous les acteurs du terrain concernés. Il s’agit de mettre en place un projet territorial visant des objectifs partagés, afin de garantir une restauration efficace et pérenne de la qualité de l’eau de ces captages pollués par les pesticides et les nitrates.
Des réseaux régionaux sur les captages existent et visent à créer du lien et à renforcer cette concertation entre les acteurs locaux et services de l’Etat pour favoriser l’émergence de projets intégrant la ressource en eau : AuRA, BFC, Occitanie.