Mieux partager l’eau, et s’engager vers la sobriété des usages

La tension sur la ressource en eau s'accentue sous l’effet du changement climatique. Il est nécessaire de réduire nos prélèvements en eau et de mettre en place sur l’ensemble des bassins des pratiques ou usages plus sobres en eau, en application de l’objectif national de sobriété du Plan eau. L’adoption de nouveaux comportements est une priorité. Ils sont fondés sur le partage de l’eau, dont les règles et les actions sont rassemblées dans des plans de gestion. Une attention particulière est à porter sur le rétablissement ou le maintien de l’équilibre quantitatif des eaux superficielles et/ou souterraines des territoires identifiés en déséquilibre ou en équilibre fragile par le SDAGE. Enfin, la gestion équilibrée de la ressource en eau nécessite d’intégrer en préalable à nos actions une meilleure connaissance de nos prélèvements en eau et des démarches prospectives pour anticiper dans les décisions les effets du changement climatique.

Vallée du Rhône (photo)Photo : Copyright Gilles Poussard

40% des territoires du bassin Rhône-Méditerranée sont en déficit d’eau chronique. Ces zones sont identifiées par le SDAGE comme territoires prioritaires pour la gestion quantitative.

Système d'irrigation d’abricotiers (photo)Photo : Copyright Camille Moirenc

150

millions de m3 environ manquent sur les mois en déficit pour assurer une gestion équilibrée de la ressource dans les bassins Rhône-Méditerranée et Corse.

COMMENT MIEUX PARTAGER L’EAU ET PARTICIPER À LA SOBRIÉTÉ DES USAGES DE L’eau ?

Mettre en place des plans de gestion concertés de la ressource en eau : Les projets de territoire pour la gestion de l'eau (PTGE)

sur les 72 territoires prioritaires du SDAGE (voir cartes 7A et 7B du SDAGE) sur l’ensemble du bassin Rhône-Méditerranée et des plans de partage de l’eau (PPE) sur les territoires à enjeu quantitatifs du bassin de Corse (voir carte). 

La construction et la mise en œuvre de ces plans, s’appuient sur les résultats d’études volumes prélevables ou de bilans sur la ressource en eau et les besoins en eau actuels. Ces plans peuvent définir

  • des règles de partage de la ressource (répartition par usage et type d’usagers, protocole de gestion de crise
  • un programme d’actions associé (économies d’eau, substitution, suivi…).

Ces plans doivent être adoptés en concertation avec les acteurs de l’eau du territoire. Ils sont portés par des structures de gestion locales, et/ou par les services de l’État.

 

Vidéo : ça chauffe, partageons l'eau ! (nouvelle fenêtre)

 

Film d'animation sur le partage de l’eau et les plans de gestion de la ressource

 

Économiser l’eau pour réduire les prélèvements dans les milieux

Sur l’ensemble des bassins, deux stratégies sont possibles :

  • Optimiser les équipements et réduire les fuites : en amélioration les rendements sur les réseaux d’alimentation en eau potable, en régulant les volumes prélevés par canaux gravitaires, en passant de l’irrigation gravitaire à l’irrigation par aspersion, voire goutte à goutte, en recyclant les eaux industrielles …
  • Diminuer les besoins en eau en favorisant la sobriété : en favorisant le développement de pratiques agronomiques ou dans les espaces verts urbains et de cultures moins consommatrices en eau, en accompagnant des actions de recherche et développement ou d’expérimentation visant la sobriété des usages ou le rééquilibrage des ressources en eau.  

Mobiliser des ressources de substitution dans le cadre des projets de territoire

En dernier recours, lorsque les mesures d’économie d’eau et de meilleure gestion de la ressource ne s’avèrent pas suffisantes pour résorber les déséquilibres quantitatifs identifiés dans le SDAGE, l’investissement dans des ressources de substitution peut s’envisager. L’enjeu est d’adopter une approche qui soit durable et proportionnée en termes de dimensionnement de l’ouvrage, d’équilibre économique et naturellement en termes d’impacts sur le milieu. Le recours au transfert ou stockage pour substituer des prélèvements doit alors être proposé dans le cadre d’un projet de territoire, en pratique au travers des PTGE ou des PPE.

Renforcer la connaissance des pressions de prélèvement sur les milieux naturels

La connaissance des prélèvements dans les eaux superficielles et souterraines reste encore à améliorer. Elle est un préalable à la connaissance des pressions et des actions envisageables pour assurer l’équilibre quantitatif des milieux naturels en réduisant les pressions de prélèvement.

Préserver et restaurer la capacité des sols à infiltrer, stocker l'eau et recharger les aquifères

Sous l’effet du changement climatique, les sols s’assèchent et les pluies extrêmes s’intensifient. L’enjeu est de retenir l’eau dans les sols pour diminuer les besoins en eau pour les végétaux et contribuer à la recharge des nappes et cours d’eau.

L’adaptation des cultures et la gestion du sol en agriculture ou des expérimentations peuvent être mises en oeuvre en aménageant les territoires en milieu rural, en privilégiant les solutions fondées sur la nature.

LES MOYENS MIS EN ŒUVRE PAR L’AGENCE DE L’EAU

L’accompagnement des acteurs locaux

Concertation, engagement et organisation des acteurs de l’eau constituent des éléments clés pour un meilleur partage de l'eau. L’agence propose un appui technique et méthodologique à l’émergence de projets, en accompagnant toutes les étapes de la mutation vers une gestion quantitative équilibrée : études, états des lieux, définition d'objectifs, structuration des acteurs...

Des aides financières

L’agence propose des aides financières pour initier :

  • l’émergence d’une gouvernance territoriale et la construction de plans de partage de l’eau (PTGE) ;
  • l’optimisation de l’usage de la ressource locale existante, en particulier grâce aux économies d’eau ;
  • la mobilisation des ressources de substitution ;
  • l'amélioration de la connaissance des prélèvements ainsi que des débits des rivières et des niveaux des nappes.

Des redevances

Définies selon une logique incitative, ces redevances visent à encourager les économies d’eau, réduire les gaspillages et préserver le débit naturel des cours d’eau.